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Comment les diplômés d’OpenClassrooms sont validés

Je reçois souvent des questions sur la façon dont on valide les compétences des étudiants sur OpenClassrooms. Quand on n’est pas habitué à notre façon de former en ligne, on a de quoi être sceptique :

  • Qu’est-ce qui prouve que l’étudiant a bien suivi les cours ?
  • Qu’est-ce qui prouve que l’étudiant n’a pas triché à ses examens avec des antisèches ?
  • Et d’ailleurs, qu’est-ce qui prouve que c’était bien lui et pas un ami qui répondait aux questions ?

Pour certains, l’examen en salle (comme au Bac) reste le plus sûr. Un surveillant passe dans les rangs, les portables sont interdits et les calculatrices ne doivent surtout pas être trop puissantes. Vous noterez que tout cela n’a jamais vraiment complètement empêché la triche (il faut dire que les étudiants peuvent être inventifs !).

Spoiler alert : la triche existe partout, y compris sur OpenClassrooms. Mais nous avons développé avec le temps un système solide que je vais vous présenter ici.


Un contrôle continu par projets

Nous avons opté pour un contrôle continu strict plutôt qu’un méga examen final. Cela nous paraît bien plus adapté.

Il faut savoir que chaque formation diplômante est articulée autour de projets à réaliser, une dizaine environ. De nombreux cours sont disponibles pour aider à compléter ces projets, mais leur lecture n’est pas obligatoire.
C’est d’ailleurs une des décisions les plus contre-intuitives et les plus importantes que j’aie eu à prendre. La lecture des cours ne prouve en effet pas grand chose, mais réaliser un projet prouve en revanche qu’on sait mettre en oeuvre des compétences.

Les multiples niveaux de validation

La validation suit plusieurs étapes. A chacune d’elles correspond une validation supplémentaire :

  1. L’étudiant est accompagné par son mentor chaque semaine en visioconférence. Le mentor est un expert du métier. Il voit l’étudiant progresser petit à petit sur le projet, le conseille, l’encourage. Il prend des notes sur ses progrès, alerte quand l’étudiant risque de décrocher.
    Lorsque le mentor estime que le projet est terminé, il passe la main à un évaluateur, un autre expert choisi aléatoirement.
  2. L’évaluateur interroge l’étudiant sur son projet en visioconférence en direct. La vidéo est enregistrée et ajoutée au dossier de l’étudiant. On lui demande comment il a fait, on lui pose des questions pour vérifier qu’il maîtrise son projet. Souvent, cela prend la forme d’un jeu de rôle.
    Si l’évaluateur considère que l’étudiant n’a pas entièrement acquis les compétences, il l’invite à améliorer son projet. Cela arrive à la plupart des étudiants et n’est absolument pas considéré comme un échec.
  3. Dès que le projet est validé, l’étudiant passe au projet suivant avec son mentor. Les étapes 1 et 2 sont donc répétées jusqu’à ce que tous les projets soient validés.
  4. En parallèle, des évaluateurs sont invités à regarder des vidéos de soutenance aléatoires et à donner leur avis : auraient-ils validé ce projet-là ou non ? Ils ne savent pas ce que l’autre évaluateur a décidé, ce qui nous permet de repérer des écarts.
  5. A tout moment, en cas de suspicion de fraude, on peut nous alerter via un système de signalement (whistleblowing). Nous enquêtons le plus souvent pour des suspicions de plagiat (qui ne sont pas toujours avérées).
  6. Ce n’est pas fini ! Une fois tous les projets validés, le dossier de l’étudiant passe entre les mains du jury du diplôme. Le jury est composé d’experts du métier, de recruteurs et de l’équipe pédagogique d’OpenClassrooms avec un mentor. Ce jury regarde les documents à sa disposition :
    • Les notes hebdomadaires du mentor sur le progrès de l’étudiant
    • Les documents et projets réalisés par l’étudiant
    • Les vidéos des sessions de validation
  7. Si le jury rend un verdict positif sur son travail, l’étudiant se voit délivrer son diplôme. Ouf !
    En cas de doute, le jury demandera à l’étudiant de réaliser un projet supplémentaire et à le rencontrer si nécessaire. Cela arrive rarement (moins de 5% des cas en moyenne) car le système de validation continu est rigoureux, mais cela arrive.
La validation multi-niveaux d’OpenClassrooms

Un système solide… qui ne peut être 100% parfait

Comme vous le voyez, le système de validation multi-niveaux d’OpenClassrooms est assez unique en son genre. Il est exigeant et rigoureux. Je ne suis pas objectif puisque j’ai contribué à le mettre en place, mais je le pense sincèrement : de multiples garde-fous sont présents tout au long du processus.

Est-ce un système parfait pour autant ? Non. Par ailleurs, nous avons régulièrement des alertes d’étudiants qui auraient plagié les projets d’autres étudiants via notre système de whistleblowing. Parfois ce sont de fausses alertes, parfois ce sont de vrais cas qui nous poussent à intervenir. Mais pour moi, c’est aussi un signe que le système fonctionne : on ne peut pas empêcher les tentatives de triche, mais on peut les repérer.

Toutes ces vérifications ont un coût que nous assumons car cela nous semble être la chose juste à faire. Nous allons continuer à améliorer ce système avec le temps, en particulier l’analyse aléatoire en double aveugle entre évaluateurs qui vient de démarrer cette année !

Et pour vous, qu’est-ce qui fait un bon système d’évaluation ?

6 réflexions au sujet de « Comment les diplômés d’OpenClassrooms sont validés »

  1. Bonjour Mathieu,

    Je suis moi-même étudiant au sein de la formation Chef de projet digital et je trouve ce système d’acquisition de compétences très bien pensé !
    J’ai une suggestion à faire concernant l’évaluation. Je trouve ça dommage que le mentor ne puisse pas assister à l’évaluation, en spectateur. Je comprends très bien le principe de devoir prouver que l’on a compris et acquis les compétences recherchées pour chaque projet.
    Il suit l’étudiant durant le processus d’acquisition de compétences, le prépare à la soutenance et quand il le considère prêt, l’autorise à être évaluer.
    Je pense que se serait intéressant que le mentor soit là, sans intervenir, en spectateur, durant la session d’évaluation. Si l’évaluateur considère que la soutenance doit être repassé, il pourrait expliquer ses raisons directement avec le mentor et un débriefing peut être fait après la soutenance, entre le mentor et l’étudiant, pour évaluer le travail de correction à effectuer.
    Qu’en pensez-vous ?

    1. C’est une idée compliquée logistiquement et probablement coûteuse : il faut aligner 3 personnes en même temps au niveau de l’agenda. Le plus simple est de donner accès au mentor au replay si besoin.

      1. Bonjour, Monsieur Matthieu Nebra, j’ai lu votre article très intéressant, est ce que en cas de triche avérés de la part de l’étudiant, pour 1 projet ou 2, est ce que l’étudiant est exclu définitivement de la formation, ou on peut lui demander refaire le ou les projets, et ainsi pouvoir validé sa formation et obtenir son dîplome ?

        1. C’est le conseil de discipline qui peut être invoqué qui décide de cela

  2. Faire confiance aux personnes qui apprennent.

    La triche à 100% n’est pas bénéfique à l’apprenant et si c’est juste pour avoir un diplôme papier, il est possible de se l’imprimer, soit même.
    Et la personne le sait très bien… Donc c’est un choix assumé, peut être avec un but personnel.
    Apres comment juger de la triche, aller chercher l’info sur Google est ce de la triche ou est ce que cela fait parti du métier ?
    Trouver les réponses dans un livre ou en ligne, copier la réponse ou le code même en l’adaptant est ce de la triche… mais c’est quoi la triche ? Copier Zozor … Mais comment l’expliquer en soutenance ?

    Le but principal est que l’apprenant trouve un emploi lui correspondant. C’est à l’employeur de juger des compétences sur le tas.
    Le but d’une formation est d’apporter le maximum d’info en l’organisant pour donner à l’apprenant la possibilité d’apprendre un nouveau métier.

    Faire confiance, arrêtons de réfléchir à la malhonnêteté pour avancer et chacun trouvera sa place.
    Le système d’OpenClassrooms est bien construit, il a su relier la salle de classe tradi avec l’écran chez soi et le partage d’info.
    La triche ne doit concerner que les tricheurs… Ce n’est pas au formateur d’en assumer les frais.
    Sachant qu’un tricheur peut très bien apporter un plus plus à une entreprise.

  3. Je ne pense pas que l’on parle de triche mais de compétences. Etant enseignante j’avais fait en GS des cartes pour relier des mots à leurs images correspondante et en auto vérification des gomettes de meme formes et couleurs.

    Donc ça donne à réfléchir sur ce qu’est la triche, c’est le fait de se tromper sur les compétences acquises, l’enfant n’a pas acquis le décodage de syllabes mais la reconnaissance de formes et couleurs.

    C’est pour cela qu’il serait intéressant de penser la triche en terme de quelles sont les compétences importantes à acquérir: écrire un programme from scratch ou réutiliser des bouts de codes d’overflow pour faire marcher le programme par ex

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